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qu’il y mit ne les remplissoit point. Elles étoient composées de plis, qui se relâchoient à mesure. Il trouva de la place pour les bijoux qu’il avoit ôtés, & ces malles enfin contenoient plus qu’il ne vouloit.

Tant d’espèces, disoit-il à sa fille, me mettront en état de vendre mes pierreries à ma commodité. Suivant ton conseil, je cacherai mes richesses à tout le monde, et même à mes enfans. S’ils me savoient aussi riche que je le vais être, ils me tourmenteroient pour abandonner la vie champêtre, qui cependant est la seule où j’ai trouvé de la douceur, et où je n’ai pas éprouvé la perfidie des faux amis dont le monde est rempli. Mais les malles étoient d’une si grande pesanteur qu’un Elephant eût succombé sous le poids, & l’espoir dont il venoit de se repaître lui parut comme un songe & rien