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Le projet était déjà arrêté, mais Hou-youe craignit de ne pas obtenir le consentement de Souï-houng. Pour y réussir, il imagina un détour dicté par la ruse et le mensonge. « Précédemment, dit-il, j’espérais obtenir la charge que vous savez et ensuite aller avec vous sur la trace des brigands ; mais tout-à-coup, le destin me devient contraire : mon ami a été emporté par une mort subite, et pour comble d’infortune, ce pendard d’homme m’escroque tout mon argent. Ces revers m’ont réduit à une extrême détresse, et je ne puis ni avancer ni reculer. Je désirerais bien retourner chez moi ; mais je ne vois aucun moyen de me procurer les provisions du voyage. Hier soir, en consultant quelques amis, j’ai trouvé un expédient admirable. »

— « Et quel est cet expédient, repartit Souï-houng ? »