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Un des revendeurs vient trouver Souï-houng et la presse de partager son lit. Souï-houng, sourde à ses discours, s’enveloppe dans ses vêtemens et va se tapir dans un coin de la cabane. Le revendeur renouvelle ses instances, mais Souï-houng, loin de céder, crie : au meurtre, à l’assassin. Celui-ci, qui craignait que ses camarades ne l’entendissent et ne lui suscitassent quelque mauvaise affaire, la laissa tranquille et cessa de la tourmenter.

À peine furent-ils arrivés au département de Woutchang, ils revendirent Souï-houng au patron d’une maison de plaisir.

Il y avait déjà dans cette maison deux ou trois courtisanes parées avec la dernière recherche, et le visage couvert d’une couche de blanc et de vermillon ; elles étaient à la porte, étalant leur beauté vénale et attendant fortune.