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elle gémit, et veut s’élancer dans le fleuve.

Mais les revendeurs, la saisissant de chaque côté, l’empêchent de faire le moindre mouvement, et la poussent de force dans l’intérieur du bateau. Ensuite ils congédient les porteurs, lèvent l’ancre, déploient les voiles et se mettent en route.

La dame Pofo, ayant vendu Souï-houng, recueille tous les effets qu’elle avait laissés, les met en paquets et les emporte ; puis elle ferme la chambre à clé, et revient chez elle.

Pofo, échauffé par le vin, dormait encore d’un profond sommeil. Sa femme, lui donnant trois ou quatre soufflets, le tire de son ivresse pour le vexer par ses reproches et lui adresser des injures. Pendant plusieurs jours, elle ne cessa de le contrarier et de le harceler de mille manières.