Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(55)

et épanoui : « Il faut convenir, dit-elle à Souï-houng, que j’ai un mari bien ridicule et bien extravagant. Puisqu’il vous a épousée, pourquoi vous a-t-il ensevelie dans ce réduit ? Est-ce là le fait d’un homme qui tient à sa considération ? Les gens du dehors en rejettent la faute sur moi, et ne cessent de dire que je suis seule la cause de cette conduite. Je viens exprès aujourd’hui pour faire taire ces propos injurieux et vous emmener avec moi. Prenez vos vêtemens, faites-en un paquet et disposez-vous à m’accompagner. »

Souï-houng, ne voyant point Pofo, conçut des doutes, et imagina mille prétextes pour se dispenser de lui obéir.

« Si vous ne voulez pas habiter avec moi, lui dit madame Pofo, venez au moins passer un ou deux jours à la maison pour vous récréer et prendre quelque délassement. »