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vous ayez la satisfaction de les voir subir le châtiment qu’ils méritent. J’ignore encore ce que pense mademoiselle et quel est son avis. »

À ce discours, Souï-houng, le cœur navré de douleur, versa un torrent de larmes. « Infortunée que je suis, se dit elle à elle-même, j’ai encore rencontré un homme pervers ; il me tient dans son piège : comment lui échapper ! Au reste, s’écria-t-elle en soupirant, mon déshonneur est peu de chose auprès de la mort de mon père et de ma mère. Après avoir été outragée par un brigand, quand je mourrais aujourd’hui, je ne puis me regarder comme pure et intacte. Attendons le jour de la vengeance ; il sera temps alors de mettre un terme à ma vie pour laver mon déshonneur. »

Après s’être remise de son trouble et avoir essuyé ses larmes : « Seigneur, dit-