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vous ne soyez vengée. Il y a encore un point sur lequel je veux vous consulter. Je suis veuf et vous paraissez être veuve aussi. En allant et venant, nous ne manquerons pas d’éveiller les soupçons et de donner lieu à des propos injurieux. Quand nous nous conserverions tous deux dans la plus grande pureté, nous n’obtiendrons pas plus d’indulgence. D’ailleurs vous êtes sans parens, sans appui et sans ressources. Quoique je ne sois qu’un simple marchand, j’ai du bien chez moi et je jouis d’une heureuse aisance. Si vous ne dédaignez pas mon alliance, unissons-nous de suite et soyons époux. Ensuite je prendrai le soin de vous venger, et quand il faudrait traverser les flots, ou passer au milieu du feu pour y parvenir, il n’est point de danger que je n’affronte. Je veux moi-même prendre les brigands et les amener liés et garottés, afin que