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— « Mademoiselle, lui dit-il, dans le premier moment, touché de pitié pour vous, je vous ai promis de vous conduire devant le magistrat pour lui adresser une accusation ; j’oubliais que mon bateau est rempli de marchandises dont la vente ne saurait être retardée. Je songe aujourd’hui que les poursuites judiciaires sont d’une longueur désespérante. Si l’affaire qui nous occupe traîne pendant six mois ou un an, je ne pourrai me défaire de mes marchandises, et ainsi nous aurons tous deux perdu beaucoup de temps à attendre vainement. Il vaut mieux, mademoiselle, que vous me suiviez chez moi : je vendrai d’abord mes marchandises, ensuite nous prendrons un petit bateau et nous viendrons ensemble informer la justice et poursuivre cette affaire. Quand il faudrait alors attendre des années entières, peu m’importe ; je n’aurai point de repos que