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pleurs, elle se prosterne devant lui jusqu’à terre. Mais lui, la relevant avec empressement, « Mademoiselle, lui dit-il, qu’est-il besoin de me faire cette profonde révérence ? Si vous avez quelque demande à m’adresser, parlez, expliquez-vous. »

Souï-houng lui raconte en détail tout ce qui lui était arrivé. « Seigneur, ajouta-t-elle, prenez pitié de moi, daignez être mon libérateur et me retirer de l’abîme de maux où je suis tombée ; je n’oublierai jamais un si grand bienfait.

— « Mademoiselle, répondit-il, modérez votre douleur. Ces brigands se sont sauvés, mais ils ne doivent pas être bien loin. Je vais avec vous trouver le magistrat afin que vous lui présentiez une requête. Il enverra de tous côtés des officiers de justice, et il est impossible qu’ils échappent à leurs poursuites. »

Souï-houng, retenant ses pleurs, lui