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rer un seul mot. Pressée par la douleur, elle agite les pieds et les mains, bondit plusieurs fois d’un mouvement convulsif, retombe enfin et reste étendue sans mouvement.

Le brigand, la croyant privée de vie, abandonne la corde et va ramasser le ballot qu’il avait laissé en-dehors de la cabane ; ensuite il s’élance sur le rivage et s’échappe à pas précipités.

Cependant Souï-houng ne devait pas encore mourir. Heureusement pour elle, le meurtrier n’avait formé qu’un simple nœud, et quoique dans le moment elle eût perdu la respiration et l’usage de ses sens, peu-à-peu elle put étendre la main et desserrer la boucle fatale. Sa situation était bien différente de celle des personnes suspendues à un lacet que le mouvement ou le poids de leur corps ne fait que serrer de plus en plus.