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À peine cet homme féroce l’eut-il considérée un instant, ses esprits se troublent, son ame est ébranlée, et ses bras, déjà levés contre elle, retombent sans mouvement. Soudain il ouvre à la pitié son cœur sanguinaire, et, dans son émotion, il laisse échapper la hache dont il est armé. Ensuite il s’élance vers Souï-houng, l’enlace dans ses bras et donne de nouveau cours à ses transports. Quel dommage ! Comment une fleur brillante et délicate peut-elle supporter la fougue des vents et les assauts d’une pluie orageuse ?

Mais bientôt oubliant sa passion effrénée : « Je vois, lui dit-il, que vous êtes faible et languissante ; attendez un peu, je vais vous apporter à manger, et ensuite vous prendrez du repos. »

Tout en préparant le repas, il se disait en lui-même : « Si je me passionne