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affront. Cette nuit même, je veux former cette union qui doit durer jusqu’à ce que l’âge ait blanchi nos cheveux. »

Souï-houng, se cachant le visage, ne songeait qu’à verser des larmes.

« Amis, dirent les matelots, offrons chacun un verre de vin à l’épouse de notre frère. » Et de suite l’un d’eux remplit une coupe et la lui présenta.

Tchin-siaosse la prit, et la portant à la bouche de Souï-houng : — « Remerciez ces messieurs de leur courtoisie, lui dit-il, et buvez un peu du vin qu’ils vous offrent. » Mais Souï-houng, sans répondre, repoussait de sa main la tasse que tenait Tchin-siaosse.

« Messieurs, dit-il en riant, mille remercîmens pour votre honnêteté ; permettez-moi de boire pour mademoiselle. »