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qu’injure, je ne pourrai moi-même vous protéger contre eux. »

Souï-houng, fondant en larmes, se dit à elle-même : Si je meurs, qui vengera la mort de toute ma famille ? Endurons le déshonneur ; mais quand la vengeance sera accomplie, je ne survivrai pas long-temps à ma honte.

Elle se tut alors, frappant la terre de ses pieds et poussant de profonds sanglots.

Tchin-siaosse s’efforce, mais en vain, de la consoler. Pendant ce temps-là, les matelots jettent dans le fleuve le reste des cadavres, lavent le bateau et font disparaître les traces du sang qu’ils ont versé. Ensuite, ils déploient la voile et continuent leur route.

Arrivés au bord d’une île, ils prennent les caisses de Tsawou, en enlèvent les effets et se disposent à les partager entre eux.