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service dans les bureaux. Il faut reconduire l’un, recevoir l’autre, toute l’année se lever de bonne heure et se coucher tard ; c’est un esclavage perpétuel. Ici, au contraire, libre et tranquille, votre unique soin est de vider la coupe, et ce goût a tourné en habitude. Mais une fois arrivé à votre destination, si vous vivez comme par le passé, que de réprimandes, que de châtimens ne recevrez-vous pas de vos supérieurs ? Mais je veux bien encore ne pas envisager ces cruels affronts. Combien d’autres tourmens vous attendent ! Tantôt ce sont des brigands qui fondent sur le district où vous êtes ; il vous faut partir sur l’heure et courir sur leurs traces. Tantôt, dans un canton éloigné, éclate une sédition, et l’on vous envoie pour l’apaiser. Ici, il faut galopper à cheval ; là, voguer sur une frêle nacelle ; jour et nuit, la cuirasse sur le dos, le