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gardé avec fidélité ses vœux de mariage ; ce qui le toucha vivement. Il retourna à son auberge, et dit au maître, qui s’appelait M. Wang : « J’ai vu sur la rivière une très belle batelière en deuil ; je crois que le bateau appartenait à M. Lieou, et que c’est sa fille que j’ai vue. Voilà trois ans que je suis veuf, je voudrais bien l’épouser en secondes noces. » Il tira de sa manche trois taëls d’argent qu’il donna à M. Wang en lui disant : « Prenez cette bagatelle pour préparer un peu de vin ; vous irez ensuite inviter M. Lieou à venir en prendre sa part, et vous lui demanderez sa fille en mariage pour moi. Si ce mariage se fait, je vous récompenserai généreusement. Si M. Lieou exige de l’argent, quand ce serait la valeur d’un millier de pièces d’or, je ne les refuserai pas. » M. Wang fut très-content de cette commission ; il prit l’argent et alla immé-