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ceinture brillante de cinq couleurs, il prit ce phénomène pour un heureux présage et aussitôt donna à sa fille le nom de Souï-houng, c’est-à-dire arc-en-ciel de favorable augure.

Elle était douée d’une rare beauté et excellait à dessiner les dragons, à peindre le phénix et à exécuter à l’aiguille toutes sortes de broderies et de fleurs. Outre tous les talens qui font l’ornement de son sexe, elle possédait une pénétration, un discernement et une maturité de raison qui la rendaient capable de régler et de diriger toutes les affaires domestiques.

Souï-houng, voyant son père et sa mère du matin au soir plongés dans le vin, n’épargnait rien pour les détourner de cette funeste habitude. Le moyen que M. Tsa écoutât les avis de sa fille ! Mais laissons un instant les deux époux.

Dans ce même temps il y avait au bu-