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cher dans tous les endroits publics, et si Soung est encore en vie, il le lira et se décidera à revenir près de nous ; mais si, au bout de trois mois, nous n’avons pas entendu parler de lui, vous pourrez alors prendre le deuil, et prier pour sa félicité : nous vous défraierons largement de toutes les dépenses. » Yi-tchouan, tout en larmes, les remercia et leur dit : « Si vous agissez ainsi, votre fille mourra en paix. » Lieou écrivit alors un avertissement et le fit afficher sur tous les murs.

Trois mois s’étant écoulés sans qu’on recût aucune nouvelle de Soung, Yi-tchouan dit à ses parens que son mari était certainement mort : elle prit donc un grand deuil, et porta des habillemens de chanvre, laissant ses cheveux sans les nouer et flottant sur ses épaules. Elle suspendit la tablette de son mari au mur, et lui fit des offrandes ;