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et M. Lieou, voyant que la montagne s’étendait au loin, conseilla à sa fille de retourner au vaisseau ; là elle passa de nouveau la nuit à pleurer. Le quatrième jour, avant l’aurore, Yi-tchouan appela son père pour aller encore une fois à la recherche de son mari ; mais quoiqu’ils parcourussent toute l’île, ils ne purent ni en découvrir l’ombre, ni entendre le moindre son. Elle pleura jusqu’à ce qu’elle fût de retour sur le vaisseau ; là tout en se livrant à ses réflexions, elle se dit : « Dans un endroit aussi désert, à qui aura-t-il pu s’adresser pour demander à manger ; malade et ne pouvant marcher, il aura sans doute laissé le crochet sur le sable, et se sera précipité dans l’eau pour mettre fin à son existence. » Elle répandit de nouveau des larmes en abondance, et regardant fixement la rivière, elle voulut encore s’y jeter ; mais madame Lieou la