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impossible à Lieou et à sa femme de se reposer un seul instant. Le troisième jour, ils arrivèrent enfin à l’endroit où ils avaient mis à l’ancre précédemment.

Yi-tchouan descendit à terre et accompagna son père pour aller à la recherche de son mari. Lorsqu’elle vit les deux tas de bois jetés sans ordre sur le sable et à côté le crochet qu’elle reconnut pour avoir appartenu au vaisseau, elle s’écria : Voici le bois que mon cher Soung a apporté, il y est encore, mais lui, hélas, il n’est plus !… Cette réflexion ajouta à sa douleur. Comme elle ne pouvait cependant encore se persuader qu’il fût réellement mort, elle résolut d’avancer plus loin pour le chercher, et son père l’accompagnait partout où elle allait ; après avoir marché long-temps sans découvrir même la trace d’un pas, ils s’aperçurent qu’il faisait déjà sombre sous les arbres,