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lade le reste de ses jours, nous devrions attendre avec patience la fin de son innocente existence. Comment pouvez-vous supporter la pensée de l’avoir abandonné dans une île déserte ? Mon cher Soung mourra à cause de moi, et je ne lui survivrai certainement pas : mon père, si vous avez pitié de votre fille, tournez sur-le-champ le vaisseau et remontez le courant pour aller à la recherche de mon mari ; si vous le ramenez, vous éviterez les reproches de vos voisins. »

« Lorsque ce malheureux étique, lui dit M. Lieou, aura vu que le vaisseau était parti, il se sera sans doute traîné dans quelqu’autre endroit pour se procurer de la nourriture ; ainsi à quoi nous avancerait de le chercher ? puisque nous voguons avec un vent favorable et le secours de la marée, et que déjà nous avons fait cent lieues, n’est-il pas