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vaient là, il résolut de les emporter. Voici ce qu’il imagina pour venir à bout de ce dessein : il arracha des branches de sapin et les planta à mesure qu’il avançait, afin de reconnaître la route, marchant avec beaucoup de précaution jusqu’à ce qu’il fût hors du bois ; il alla ensuite directement au rivage où il trouva, par un heureux hasard, un vaisseau qui avait mis l’ancre dans la baie pour réparer des dommages arrivés au gouvernail par suite d’un gros temps ; une partie de l’équipage était occupée à le raccommoder. Soung-kin feignit d’être très-agité, et, appelant ceux qui étaient àbord, il leur dit : « Je me nomme Tsian-kin du Chen-si, et j’accompagnais mon oncle dans le Hou-kouang pour affaires lorsque nous avons été assaillis par des voleurs qui l’ont assassiné ; je leur ai dit que j’étais son domestique malade depuis long-temps, et