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montagne isolée, et où tout avait un aspect solitaire. Dans le lointain, on entendait le bruit d’une chute d’eau, mais on ne pouvait découvrir aucun vestige d’homme, soit sur le sable, soit sur le rivage.

Le vent étant un peu contraire ce jour-là, M. Lieou, pour exécuter son projet, prit le gouvernail, et dirigeant le vaisseau dans une direction opposée, il le fit donner sur le sable. Il appela alors Soung-kin pour le dégager ; mais celui-ci n’en put venir à bout. M. Lieou se mit à l’injurier en lui disant : Misérable exténué, puisque vous n’avez pas assez de force pour vous rendre utile à bord, descendez sur le rivage pour couper du bois de chauffage, et apportez-le, afin que nous ne soyons pas obligés d’en acheter à la ville. »

Soung-kin, quoique très-effrayé, prit le crochet, serra sa ceinture autour