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tenant, à le juger à sa mine, il n’était ni mort ni vivant, mais il ressemblait à un serpent venimeux enroulé autour d’un cadavre qui ne peut s’en débarrasser. « En lui donnant notre charmante fille, nous l’avons privée d’un soutien pour l’avenir, et nous avons mal agi. Il faut que nous trouvions quelque expédient pour nous délivrer de cet embarras ; nous pourrons alors marier notre fille à quelque beau jeune homme, et nous aurons encore une fois l’esprit en repos. »

Après s’être consultés long-temps, ils arrêtèrent enfin un plan ; mais ils le cachèrent avec soin à leur fille, et se contentèrent de lui dire qu’ils avaient quelques affaires au nord du Kiang, et qu’ils y allaient avec leur vaisseau. Comme ils avançaient du côté de Wou-ki, dans le Si-tcheou, ils arrivèrent à un endroit inhabité, où ils virent une