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autour de ses reins, il sortit du temple ; mais à peine avait-il fait quelques pas qu’il rencontra une personne qu’il reconnut au premier coup-d’œil. Lieou-in-tsaï, dont le surnom était Chun-tsiouan, avait été l’ami le plus intime de son père Soung-tun. Soung-kin n’eut pas assez de résolution pour regarder son père du rivage oriental, et, afin d’éviter d’en être remarqué, il tenait la tête baissée, et continuait son chemin les yeux fixés sur la terre. Mais Lieou-in-tsaï l’avait déjà reconnu, et s’approchant de lui par derrière, il l’arrêta avec la main, en lui disant : « N’êtes vous pas le jeune Soung ? Comment se fait-il que vous soyez dans cet état ? »

Soung-kin, tandis que ses larmes coulaient en abondance, lui répliqua en joignant les mains devant lui : « Mon vêtement est tel que je n’ose vous rendre mes devoirs ; mais puisque