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étaient dans la boutique à regarder, dirent entre eux : « Que c’est malheureux ! ce seigneur bienfaisant a réussi à exécuter le plus difficile de l’affaire et le plus facile reste encore à achever : nous qui sommes les habitans de cet endroit, nous devrions donc contribuer un peu à l’aider : » chacun donna alors quelque chose et s’en alla ensuite.

Soung-tun sortit et retourna à la hutte pour regarder encore une fois le vieux prêtre, qui, hélas ! avait cessé de vivre. Ses larmes coulèrent avec abondance, comme si c’eût été pour la perte d’un de ses proches parens. Son âme semblait abattue ; il éprouva plus de trouble qu’il n’aurait cru devoir en sentir, et il ne put supporter la vue du cadavre. Lorsqu’il eut cessé de pleurer, il retourna à Leou-men ; mais la barque étant partie, il demanda un bateau pour le reconduire chez lui le même jour.