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jour, la nature entière cesse d’exister pour lui. « N’entendez-vous pas ce qu’ils disent, monsieur, continua le desservant ? Le vieux prêtre est mort et il est maintenant loin de sa demeure terrestre ; mais il vous attend pour le faire enterrer. » Soung-tun, sans répondre, avait l’esprit très-agité et se dit à lui-même : « Puisque je suis convenu du prix du cercueil, j’irai jusqu’au pont, et s’il n’est pas à bord, je m’asseyerai en attendant son retour ; mais il y a un proverbe qui dit : Quand un marchand trouve un bon prix de sa marchandise, il ne choisit pas son chaland ; si, par conséquent, quelqu’un venait à lui offrir un peu plus que moi, il lui donnera le cercueil et je manquerai à la promesse que j’ai faite au prêtre, hélas ! » Soung-tun prit encore une fois l’argent qu’il avait sur lui, consistait en un seul morceau, et, en le