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que son heure n’était pas encore venue, et nous a prié d’attendre encore deux jours. Ce matin, de bonne heure, il a essayé de parler, mais cela ne lui a pas été possible, et à chaque instant nous pensons qu’il va expirer. Étranger, si vous prenez de lui quelque compassion, vous lui achèterez un cercueil ordinaire dans lequel on puisse le brûler[1] ; vous ferez ainsi un acte de charité, Comme il a dit que son heure n’était pas encore

    La tolérance qu’on accorde à la Chine à une religion aussi absurde que celle de Fo ou Boudha, montre assez l’état d’ignorance où était plongé le siècle où elle s’est introduite et le défaut d’un meilleur système de religion. Les sentimens de piété filiale qu’on inculque de bonne heure aux Chinois et la ferme confiance qu’ils ont dans les décrets du ciel, sont un bienfait inappréciable pour la Chine. Ce sont ces doctrines qui ont donné aux moralistes les moyens de répandre tant d’excellens principes, et qui sont, généralement parlant, la source de tout ce qu’il y a de bon et d’excellent en eux.

  1. C’est une coutume chez les Chinois qu’aussitôt après la mort d’un prêtre de Fo, on l’asseoit avec les