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yeux sur ce vieillard. » Quel acte de bienfaisance puis-je faire, lui demanda Soung-tun ? Ce prêtre, lui répondit le desservant, est du Chen-si, et il a soixante-dix-huit ans ; il déclare qu’il n’a jamais fait usage de choses défendues[1], et qu’il a répété tous les jours le king kang, king, ou livre de prières. Il y a trois ans qu’il a fait une pétition pour rebâtir son temple ; mais il n’a pu se procurer de souscriptions ; il a donc bâti cette chaumière où il demeure,

  1. Il n’est pas permis aux prêtres de Fo ou Boudha de manger de la viande, ni du poisson, ni même des légumes du genre des oignons. Ils ne mettent que des légumes avec leur riz et leurs pois : on regarde les oignons et les poireaux comme impurs à cause de leur saveur forte ; ils ne font usage ni de beurre ; ni d’huile de poisson, pour accommoder leurs alimens, mais seulement d’huile extraite de graines. Ils regardent comme un grand crime d’ôter la vie à aucun animal, et c’est pour cela qu’ils s’abstiennent de toute nourriture animale.