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retard, si vous voulez prendre votre part d’un peu de riz de ménage sur le vaisseau, il ne sera pas nécessaire que vous en apportiez. Soung-tun accepte, et se hâte de préparer quelques cierges, des bâtons d’encens, du papier découpé en forme de chevaux[1], ainsi que d’autres offrandes en papier, et les enveloppa soi-

  1. On n’est pas sûr de l’époque où on commença à faire usage en Chine d’offrandes en papier ; mais c’est probablement peu après l’horrible action de Chihoangi (environ 150 ans avant Jésus-Christ) qui ordonna qu’on tuât ses femmes et ses domestiques et qu’on les enterrât avec lui, pour le servir dans l’existence à venir. Maintenant toutes les fois qu’on adore les dieux ou les esprits des morts ; on fait constamment usage d’offrandes de plusieurs espèces, qui sont ordinairement accompagnées de divers objets, comme viande, volaille, riz, etc., etc. Il est d’usage aux funérailles de brûler du papier représentant des hommes, des femmes, des maisons, des bateaux et des matelots, des coffres, des habillemens et autres choses semblables. L’offrande d’un cheval de papier semble être prise des temples de Kouan-Fou-tseu, le dieu Mars des Chinois, où l’on voit toujours l’image d’un écuyer avec son cheval tout prêt et qui,