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infirmes ? » Tandis qu’il parlait ainsi, les larmes tombaient involontairement le long de ses joues.

Sa femme Lieou-chi répliqua : « La famille est riche des vertus de ses ancêtres, et n’a pas acquis de biens par des moyens injustes. Vous êtes leur unique descendant, et le ciel qui est juste ne laissera certainement pas finir la ligne directe de votre famille en vous privant d’héritier ; car ceux qui souhaitent des enfans en ont tôt ou tard. »

« Mais eussions-nous un enfant, si ce n’était pas à l’époque que nous pouvons désirer, à peine aurait-il atteint l’âge d’homme, que déjà nous ne serions plus, et tous nos soins et nos inquiétudes ne nous auraient servi de rien, mais seraient, au contraire, un sujet de chagrins et de tourmens. Soung-tun, secouant la tête, convint de la vérité de ces observations ; mais avant