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demeurait une famille nommée Tun et dont le surnom était Soung ; il paraît aussi qu’ils étaient issus de personnes qui avaient rempli des charges dans le gouvernement. Le mari et la femme ne faisaient aucun commerce, mais vivaient du revenu des terres que leurs ancêtres leur avaient laissées, et qui, étant affermées, suffisaient à leur existence. Ils avaient tous les deux plus de quarante ans et n’avaient point de fils ni de fille. Soung-tun dit un jour à sa femme : « Il y a un vieil adage qui nous enseigne qu’on doit élever des enfans pour en être soigné dans sa vieillesse, et amasser des provisions pour le temps de famine : vous et moi avons maintenant passé quarante ans et nous sommes encore sans enfans. Dans un clin-d’œil nos cheveux seront gris ; sur qui pourrons-nous compter pour nous soutenir, lorsque nous serons devenus vieux, et