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supérieure à la grammaire pour être assujétie à ses lois, et qui, négligeant par suite de ce noble sentiment les règles de l’accord des noms et du régime des prépositions, écrivait Deo sanctam ou ''Credo Dei est sanctas. Le manuscrit d’Abel Yan, dont je dois la communication à M. le comte de Clarac, est tout entier dans ce genre de latinité. Il n’est pas bien étonnant qu’un Chinois sache mal le latin : ce qui est plus singulier, c’est que celui-ci n’entendait qu’imparfaitement sa propre langue, ainsi qu’on s’en est convaincu en comparant avec le texte plusieurs passages de sa traduction. Un jeune littérateur que je m’honore de compter parmi mes meilleurs élèves, M. Stanislas Julien, a revu cette traduction tout entière, et se l’est en quelque sorte appropriée par les améliorations sans nombre qu’il y a faites. Il a lui-même mis en français plusieurs autres compositions de ce genre, et pourrait en donner une collection considérable, si le succès de celle-ci répondait aux espérances des éditeurs.

On a revu de la même manière les traductions du P. Dentrecolles. Elles avaient été faites assez légèrement pour avoir besoin d’être vérifiées en beaucoup d’endroits. Le style de ces petites narrations est pourtant en général très clair, privé d’ornemens et par conséquent exempt de difficultés. Mais apparemment le missionnaire n’y avait pas attaché d’importance ;