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bateau, ces deux hommes étaient jadis associés avec moi : un jour, profitant de mon absence, ils me dérobèrent la caisse et s’enfuirent. Il y avait déjà trois ans que je n’en avais eu de nouvelles, lorsqu’aujourd’hui le ciel me les fit rencontrer. Je leur ai demandé mon argent, et au lieu de me le rendre, ils m’ont accablé d’injures et se sont jetés sur moi en me frappant ; d’une manière indigne. J’ose espérer que votre excellence me prendra sous sa protection et me fera rendre justice.

— « Et vous deux, dit Tchou-youan, qu’avez vous à répondre ? »

— « Nous ne savons ce qu’il veut dire : tous ses propos sont un tissu de mensonges. »

— « Il faut bien qu’il y ait quelque chose là-dessous, reprit Tchou-youan ; se peut-il que, sans motif ni raison, vous alliez vous battre de la sorte ? »