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à Tchin-siaosse, devant ses camarades, je vous dois beaucoup, mais je suis hors d’état de vous payer, je vous prie de m’agréer pour votre épouse ; c’est le seul moyen que j’aie de m’acquitter envers vous.

Ensuite ils firent le repas de noces, régalèrent les matelots et leur fermèrent ainsi la bouche ; cependant ils ne purent réussir à leur inspirer un véritable attachement.

Dès qu’ils eurent entendu le magistrat qui se trouvait dans leur bateau prononcer les mots prenez-moi ces gens-là ; ils s’élancent sur le rivage comme un essaim d’abeilles, saisissent les trois querelleurs, les amènent dans le bateau et les font mettre à genoux à côté du grand mât.

— « Pourquoi vous battiez-vous, leur demanda Tchou-youan ? »

— « Seigneur, répondit le patron du