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Combien il me sera pénible d’attendre pendant le peu de jours qui nous restent ! Plût au ciel qu’un vent favorable nous poussât avec la vitesse de l’oiseau dans le port de Wen-Tchang !

Quand le bateau de Tchou-youan aborda à Yang-Tcheou, les personnes qu’il avait envoyées pour chercher son épouse, madame Tchou-youan, n’étaient pas encore venues. Cette circonstance l’obligea à arrêter sa barque dans le port, en attendant leur arrivée. Pendant ce temps-là, Souï-houng sentait redoubler sa douleur et son indignation.

Le lendemain, une rixe violente éclata sur le port ; Tchou-youan envoya ses gens pour savoir la cause de ce différent. C’était le patron du bateau sur lequel ils étaient montés, qui luttait contre deux individus. On criait, on tempêtait, on se renvoyait mutuellement des cours et des injures. Dans ce conflit de