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nom ne laissait pas de lui causer de la surprise. Elle voulait elle-même l’interroger ; mais elle n’en trouvait ni le prétexte ni l’occasion.

Un jour que Tchou-youan était allé visiter un de ses amis qui était dans une barque voisine, la femme du pilote vint présenter ses civilités à Souï-houng et lui offrir le thé. On ne peut pas dire que ce fût une beauté accomplie, mais elle avait un ton distingué et ne manquait ni de grâce ni d’enjoûment.

Souï-houng profita de cette circonstance pour savoir ce qu’elle désirait. Quel âge avez-vous, lui dit-elle ?

— « J’ai vingt-neuf ans, répondit la femme du pilote. »

— « De quel pays êtes-vous ?

— « De Tchi-yang. »

— « Mais votre mari n’a point l’accent ni le costume d’un homme de Tchi-yang, reprit Souï-houng. »