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qu’il était de Houi-gan. Elle remarqua aussi qu’il ressemblait tout-à-fait à Tchin-siaosse, le chef des brigands, et pria son mari de lui dire son nom.

Tchou-youan regarde la carte dủ batelier et vit qu’il s’appelait Oukin. Cette différence de nom mit en défaut les conjectures de Souï-houng ; mais en l’examinant avec une scrupuleuse attention, ses premiers doutes se fortifièrent, et elle se sentit tellement tourmentée de cette pensée, qu’elle ne pouvait prendre aucun repos. Elle en fit part à son époux et le pria d’appeler le pilote, sous prétexte de lui donner des ordres.

Pendant qu’il parlait, Soui-houng l’observa furtivement, et, dès-lors ses doutes se changèrent en certitude. À sa voix, aux traits de son visage, elle reconnut que lui et Tchin-siaosse ne faisaient qu’un ; mais la différence de son