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cultés de plus que la traduction des œuvres de Sir Walter Scott ou de Wanderwelde, et, en attendant que le zèle des savans puisse contenter la curiosité des amateurs, on a jugé qu’il serait agréable à ceux-ci de posséder quelques échantillons du goût des Chinois dans un genre secondaire, celui des Contes Moraux et des nouvelles. Les morceaux de cette espèce, généralement peu étendus, ne sauraient, sous le rapport de l’art, entrer en comparaison avec les grandes compositions des romanciers ; mais si la contexture de la fable et la peinture des caractères y sont ordinairement plus négligées, on y trouve en revanche une multiplicité d’incidens et de détails propres à soutenir l’attention, et à faire de plus en plus connaître l’intérieur de la vie privée, et les habitudes domestiques dans les conditions inférieures de la Société. Certains lecteurs ont été frappés, dans les conversations des Deux Cousines, d’une sorte d’uniformité provenant de ce que l’auteur s’est proposé surtout de représenter les manières et le langage des honnêtes gens, des gens bien élevés, des hommes de bonne compagnie, et des femmes d’un esprit cultivé. On a trouvé que les personnages de ce roman étaient trop délicats, et s’exprimaient avec trop d’élégance. Le même reproche ne pourra s’adresser aux récits qui forment cette collection ; on y verra figurer des bateliers, des artisans, des