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tagème pour vous escroquer de l’argent. Tout-à-l’heure il doit venir avec ses camarades ; il entrera avec force chez vous, m’enlèvera de votre maison et vous accusera d’avoir ravi une femme mariée. Il compte que, pour éviter un éclat qui nuirait à votre avancement, vous ferez toutes sortes de sacrifices afin d’avoir la paix et la tranquillité.

— « Est-il possible ! s’écria Tchou-youan frappé de surprise, qu’il ait conçu un projet si odieux ! Si vous ne m’eussiez pas averti, je tombais dans leur piège. Et vous, comment se fait-il qu’étant la femme de Hou-youe, vous m’ayez fait cette révélation ?

— « Hélas ! s’écria Souï-houng les yeux en pleurs, je poursuis la vengeance d’un grand crime et n’ai encore pu l’obtenir. Vous voyant, seigneur, doué d’une éminente sagesse, je ne doute point que vous ne puissiez châtier le coupable et