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Mais Souï-houng baissait la tête et ne répondait point.

Tchou-youan se dit à lui-même : Cette jeune personne est modeste et timide ; sans doute que la présence de ces domestiques cause seule la honte qu’elle éprouve.

Sur-le-champ il les congédie et ferme la porte de l’appartement. Ensuite, s’approchant de Souï-houng : « Je crois, lui dit-il, que votre vin est refroidi ; je vais vous en donner du plus chaud, buvez une tasse, je vous prie, et ne repoussez pas la tendresse que vous m’inspirez. » En achevant ces mots il verse une nouvelle tasse et la présente à Souï-houng.

Celle-ci, réfléchissant sur sa position, se sentit davantage pénétrée de honte et de douleur. « Quand j’étais avec mes parens, se disait-elle à elle-même, j’étais l’objet de leur plus tendre affec-