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L’arracher par l’espoir à l’amère détresse,
Illuminer son front du rayon de l’amour,
L’inviter au triomphe en la baignant de jour,
Et tout dorer pour elle au glorieux rivage.
Voici, dormant à l’ancre, au fond, près de la plage,
La flotte des Gaulois : deux cents nobles vaisseaux,
Invincible phalange et reine de ces eaux !
Plus loin c’est le Gwenet et sa puissante ville,
Où ne respire pas une seule âme vile ;
Où ce matin, sans doute, un illustre héros
Aux braves alliés dit d’héroïques mots,
Souffle sur tous les cœurs la flamme du courage,
Dans les sages conseils se montre le plus sage,
Et pour la Gaule entière est le fils de Conan ;
Où sans doute Lez-Breiz, d’un côteau dominant,
Jette sur Gavr-Ynys un regard de tendresse !
A ce touchant penser, la druidesse adresse,
Pour qu’un zéphir ami l’emporte à son vainqueur,
Un baiser de sa bouche enfermant tout son cœur !
Et le barde aussitôt accordant son prélude,
Au dieu qui brille au ciel, plein de sollicitude
Pour l’antique Armorique et pour ses défenseurs,
Chante un hymne brûlant des plus saintes ardeurs.

Gloire du firmament, source de la lumière,
Dieu du jour, notre Dieu, quelle race première
De ce vieux sol, salua ton essor ?
Majestueux Belen, n’es-tu pas notre père ;
Et ton front, au Gaulois ne dit-il pas espère,
Guerrier aux cheveux d’or ?

Que ton rayon de flamme allume les courages ;
Que ton grand cœur de feu souffle les saintes rages,