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OBSERVATIONS SUR LES CULS-DE-LAMPE.


cette période de transition. Par là, tout le programme des éditeurs était nettement tracé et, par bonheur, leur champ se trouvait assez vaste. Ils avaient le droit de reproduire, pour orner leur nouvelle édition, les miniatures des manuscrits romans et celles des premiers manuscrits gothiques. C'est ce qu'ils ont fait. Ils ne se sont point proposé d'éblouir les yeux, mais de satisfaire l'intelligence en même temps que la vue. Indépendamment des richesses de nos établissements publics, la magnifique collection de M. Ambroise Firmin-Didot était là pour fournir à cette illustration d'incomparables trésors. On y a très largement puisé. Le Flavius Josèphe du commencement du XIIe siècle, le Commentaire de l'Apocalypse du XIIe siècle, l'Historia veteris et novi Testamenti de Pierre Comestor (1229) et le Guillaume de Tyr du XIIIe siècle ont donné facilement la matière de dix-huit têtes de page, initiales et culs-de-lampe. Les autres sont empruntés à divers manuscrits de la Bibliothèque nationale. Aux dessinateurs comme aux graveurs une seule chose a été recommandée : l'exactitude. A défaut des couleurs, ils ont employé le jeu du noir et du blanc à rendre minutieusement toutes les énergies et toutes les finesses d'un art encore si mal connu. Nous espérons qu'ils y seront parvenus. Si le public accueille ce système d'illustration, nous pourrons l'étendre à nos grands historiens, à nos poètes nationaux, à nos « classiques du moyen âge. »

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D'après une miniature de l'histoire des Croisades de Guillaume de Tyr,
manuscrit de la première moitié du xiiie siècle.
(Bibl. de M. Ambr. Firmin-Didot.)