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PRÉFACE.

Ce n’est pas tout : en comparant le sceau Heu connu de l’historien avec ceux que son neveu et son petit-neveu apposèrent à cette même charte en 1216, on reconnaît que le chef de la maison de Ville-Hardouin était alors le prince d’Achaïe, parce que lui seul, à l’exclusion de son fils et de son oncle, portait des armoiries sans brisure ni différence, armoiries qu’il tenait de son père, et qui ne pouvait appartenir qu’au représentant de la branche aînée. Ces armoiries, dont la gravure est mise sous les yeux du lecteur (n° i),



consistent dans une croix recercelée. Le fils du prince d’Achaïe, auquel l’usage ne permettait pas, tant que son père vivait, de porter exactement les mêmes armoiries, les différenciait de deux manières : d’abord en retranchant un cerceau à la branche dextre de la croix, et un autre à la branche supérieure ; ensuite en ajoutant une burelle qui traverse cette branche supérieure (n° 2). Or il résulte de deux sceaux apposés par l’historien au bas de deux chartes (l’une de 1202, l’autre de 1207), qu’il différenciait aussi les armoiries de la famille, d’une part en retranchant les mêmes cerceaux que son petit-neveu, de l’autre en ajoutant un petit écu à dextre, dans le canton supérieur (n°3). Il ne représentait donc que la branche cadette, et si l’on place la naissance de son frère aîné aux environs de l’an 1151, on pourra supposer que la sienne est comprise entre l’an 1152 et l’an 1164, seconde limite que les actes de 1185, cités plus haut, ne permettent pas de dépasser.

Ces données ne s’éloignent pas beaucoup de celle que fournit un texte dont je dois la communication à M. Auguste Longnon, édi-