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sacré par l’historiographe à Loir, et Guillet nous informe que le manuscrit du peintre existait en 1694. Voici, en effet, ce qu’il écrit :

« On relut encore son discours à l’Académie le 3 avril 1694, et on fit alors une réflexion particulière sur le tableau, car on remarqua que M. Poussin y avoit représenté l’Hiver sans y faire paroître de neige, et cependant, en nos régions, la neige est un des effets naturels de la température de l’air qui règne en cette saison ; mais on considéra que M. Poussin, homme d’un génie très éclairé, avoit affecté de représenter les saisons de l’année telles qu’on les voit dans les climats brûlants des régions du Levant et surtout dans la région où les actions du sujet s’étaient passées, si on excepte le tableau qui représente le Paradis terrestre, puisque le terrain est d’une espèce toute singulière, et que la région de ce Paradis n’est connue que par des conjectures spéculatives, comme, entre autres, saint Augustin en a dit quelque chose en écrivant à Paulus Prosius. Mais enfin, à l’égard du discours de M. Loir, il doit être d’autant plus estimé qu’il a été vu en particulier par M. Coypel, le père, recteur de l’Académie, et par M. Monier, qui en est professeur, tous deux s’étant fait un grand plaisir de l’examiner, et marquer ainsi l’estime qu’ils font des excellents ouvrages de M. Poussin[1]. »

Tous les éloges de Guillet ne vaudront jamais, à nos yeux, le texte authentique de Loir : c’est ce manuscrit que nous aurions voulu publier.

Nicolas Loir, nous dit l’historiographe de l’Académie, fit en 1669 une conférence sur le Martyre de saint Étienne, par Annibal Carrache[2]. Nous ne retrouvons aucune trace de ce discours.

Le tableau de Nicolas Poussin, l’Hiver ou le Déluge, est au Louvre[3]. Il provient de la collection de Louis XIV.

  1. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, etc., t. Ier, p. 345.
  2. Mémoires inédits, etc., t. Ier, p. 341.
  3. No 451 du catalogue de Frédéric Villot, édition de 1874.