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l’influence de la révolution

relativement à leur situation, leur étendue, leurs usages et leurs intérêts particuliers.

« Dans toutes nos délibérations à ce sujet, nous avons toujours eu en vue ce qui nous a paru le point le plus important pour tout patriote, c’est-à-dire la consolidation de notre union, qui peut seule assurer notre prospérité, notre sûreté, peut-être même notre existence comme nation. Cette considération, sérieusement et profondément inculquée dans notre esprit, a porté chacun des États qui composaient la convention, à insister sur tous les points de peu d’importance, avec beaucoup moins de rigueur qu’on aurait pu s’y attendre. Ce projet de constitution est le fruit, en un mot, de l’esprit de concorde, de déférence et d’indulgence mutuelles, que la singularité de notre situation politique rendait indispensable.

« Peut-être ne doit-on pas se flatter que ce projet reçoive l’entière approbation de chaque État ; mais chacun d’eux se souviendra sans doute que, si ses intérêts avaient été uniquement consultés, on aurait pu négliger par là même ou blesser ceux des autres États. Nous espérons et croyons que ce projet est susceptible d’aussi peu d’exceptions, qu’on en pouvait raisonnablement attendre. Nous souhaitons ardemment qu’il puisse assurer une prospérité permanente à la patrie qui nous est si chère, et qu’il fixera sa liberté et son bonheur.

« Nous avons l’honneur d’être, etc.

Signé : George Washington, par l’ordre unanime de la Convention.
A son excellence le Président du Congrès. »