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d’un double mouvement ; c’est le même rouage qui est utilisé dans les deux cas.

Nous avons adapté sur le balancier circulaire d’un chronomètre, qui comporte de plus le remontage électrique du ressort (énergie de réserve), un très léger barreau d’acier aimanté, qui, pour la position neutre du balancier, se trouve en face d’un électro-aimant alimenté par le courant alternatif du réseau de distribution. Le barreau subit ainsi une attraction ou une répulsion suivant le sens du courant dans l’enroulement de l’électro-aimant.

Pratiquement, le balancier utilisé a une fréquence 2,5 ; le barreau est en fer doux polarisé par un aimant extérieur et ne pertube pas sensiblement la période propre du balancier. L’action synchronisante est produite par une dérivation du flux magnétique du moteur de remontage alimenté par le courant du réseau.

Si l’on préfère s’affranchir de tout aimant permanent, il est possible d’obtenir la polarisation au moyen d’un électro-aimant alimenté par le courant du réseau redressé convenablement par un redresseur à oxyde de cuivre par exemple.

La vérification du synchronisme peut être réalisée en comparant les trotteuses d’une part d’un mouvement à échappement synchronisé et d’autre part d’une petite horloge à moteur synchronisé, toutes deux branchées sur le même réseau.

Une vérification rapide de la synchronisation peut également être réalisée par la méthode stroboscopique avec tube à néon, contrôlé par la fréquence du réseau. Cette méthode présente l’avantage d’un contrôle rapide d’une série de chronomètres dans des conditions particulièrement commodes.

L’application de la méthode décrite permettrait, en plaçant dans chaque centrale électrique une horloge astronomique reliée à un Observatoire, ou à remise à l’heure par les signaux horaires internationaux émis par le poste radiotélégraphique de la Tour Eiffel, d’obtenir la synchronisation rigoureuse des divers rouages d’horlogerie d’une même ville, ou de toute une région, sans faire intervenir aucun organe mécanique ni aucun dispositif muni de contacts électriques. Il devient ainsi possible d’obtenir, avec les mouvements d’horlogerie les plus ordinaires, une précision équivalente à celle des horloges astronomiques. Un certain nombre de secteurs et en particulier ceux de la région parisienne, étant déjà contrôlés de cette façon, ainsi que nous l’avons dit plus haut, le dispositif décrit ci-dessus serait applicable dès maintenant.