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Botanique. — Sur les gales de quelques plantes.

M. Vallot écrit qu’en étudiant en 1820 (mémoires de Dijon), les gales en clou du tilleul, il y avait trouvé des cirons (acarus plantarum) pareils à ceux que M. Turpin a décrits récemment. Des recherches postérieures lui ont fait reconnaître des cirons analogues dans plusieurs fausses gales, entre autres dans les têtes cotonneuses du serpolet, dans les fausses gales du gaillet jaune, etc. Mais, dit M. Vallot, les cirons ne sont pas seuls en possession de produire de fausses gales. Les bourrelets marginaux décrits et figurés par Réaumur auraient, suivant lui, pour origine les larves de l’endomyer, lesquelles étant apodes ne sauraient être confondues avec les cirons.

Médecine. — Sur la transmission de la rage.

Le docteur Capello, de Rome, a déduit d’un bon nombre d’observations récentes bien circonstanciées, que si la rage spontanée se transmet en Italie, par voie de morsure, de l’animal qui en est affecté aux autres animaux, avec tout autant de facilité que dans les climats moins chauds, il n’en est pas de même de la rage communiquée. Celle-ci ne paraît pas contagieuse : l’animal qui en est atteint éprouve précisément les mêmes symptômes que l’hydrophobe spontané ; il mord, comme ce dernier, tout ce qui se présente à lui, mais sa maladie ne se communique pas.

Lorsque j’ai cité à l’Académie ce résultat puisé dans un des articles de sa correspondance, M. Magendie a rappelé qu’ayant fait autrefois des expériences sur la communication de la rage, soit de l’homme aux animaux, soit d’animal à animal, il vit toujours la maladie spontanée se transmettre une première fois ; passer ensuite du premier animal mordu à un second, du second à un troisième, et n’aller jamais plus loin. Dans chaque expérience, des chiens enragés à la troisième transmission, mordirent impunément six autres chiens. Ces derniers furent gardés plusieurs mois sans que leur santé parut altérée.

En comparant les anciennes expériences de M. Magendie à celles du docteur Capello, on est amené naturellement à se demander si la cause qui rend l’hydrophobie plus rare dans les climats chauds, n’aurait pas aussi la faculté d’y affaiblir, suivant une progression beaucoup plus rapide, les propriétés malfaisantes du virus auquel cette maladie peut être attribuée.