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Notre confrère M. Flourens cherche, dans la pression mécanique exercée sur le cerveau, l’explication des états où se trouve placé l’homme soumis à l’opération du trépan, et l’effet même de cette opération. Il étudie en habile physicien le phénomène de la respiration des poissons ; il démontre par quel effet hydrostatique les poissons respirent plus d’oxigène libre dans l’eau, qui semble leur en offrir si peu, que dans l’air atmosphérique où ce gaz vital s’offre avec abondance.

M. Dutrochet, qui nous a révélé tant de faits ingénieusement observés sur la dynamique intérieure des végétaux, a porté ses investigations sur le mécanisme de la respiration des insectes, soit aquatiques, soit aériens, en examinant les opérations chimiques accomplies durant cet acte de leur existence.

Je suis loin d’avoir énuméré tous les genres nouveaux d’applications des sciences mathématiques aux sciences naturelles ; je n’ai pas même abordé les applications aux sciences politiques et d’économie sociale et les recherches sur la population : ayant pris quelque part à ces travaux, je les passerai sous silence.

Mais, dans cette esquisse rapide, incomplète, imparfaite, je le demande avec confiance, n’apercevez-vous pas l’utilité toujours croissante et l’étendue des services, et la sublimité des titres de la science, même en ce laps de temps si court, si traversé, si turbulent, où j’ai voulu me renfermer ? Les sciences sont donc animées d’une activité qui leur est propre ; elles ont une puissance progressive supérieure aux obstacles des temps, des choses et des hommes. Les passions humaines, les ambitions vulgaires, les intérêts des partis passent, mais les efforts de la science, les sacrifices faits pour elle, les conquêtes accomplies en son nom subsistent et contribuent à grandir l’héritage de services et de gloire sur lequel s’élève aujourd’hui la majesté des sciences.

Je m’arrête, pour ne pas abuser de votre indulgence et pour céder à votre juste désir d’entendre l’académicien dont j’indiquais tout à l’heure les belles recherches, énumérer devant vous les titres de gloire du savant illustre que regrettent également la haute administration, les arts et les sciences.

Après cette lecture de M. le Président, M. Flourens, secrétaire perpétuel, lit l’éloge historique de feu M. le comte Chaptal.

La séance est levée à 5 heures.

F.

Erratum pour le numéro précédent (séance du 21 décembre).
Page 508, ligne 6, lumineux, lisez calorifiques.