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de faire entre le cap Horn et l’équateur, serviront à perfectionner, à étendre ou à compléter les importans résultats déjà obtenus par leurs devanciers et en particulier par M. le capitaine Duperrey.

Le major Rennel a décrit, avec une minutieuse attention, le courant qui venant de la côte sud-est de l’Afrique, longe le banc des Agullas. Ce courant, d’après les observations de M. John Davy, a une température de 4 à 5° centigrades supérieure à celle des mers voisines. Cet excès de température mérite d’autant plus de fixer l’attention des navigateurs, qu’on a cru y trouver la cause immédiate de l’enveloppe de vapeurs appelée la nappe et qui se montre toujours au sommet de la montagne de la Table quand le vent souffle du sud-est.

On ne peut pas espérer qu’un bâtiment tel que la Bonite, qui paraît avoir pour mission spéciale d’aller porter des agens consulaires sur les points les plus éloignés du globe, arrêtera jamais sa marche dans la vue de se livrer à une expérience de physique. Toutefois, comme des heures et même des journées entières d’un calme plat, doivent entrer dans les prévisions du navigateur surtout lorsqu’il est destiné à traverser fréquemment la ligne, nous croyons que la nouvelle expédition agira sagement si elle se munit de thermométrographes et d’appareils de sondage qui pourront lui permettre de faire descendre ces instrumens en toute sûreté, jusqu’aux plus grandes profondeurs de l’Océan. Il n’est guère douteux aujourd’hui que les eaux froides inférieures des régions équinoxiales n’y soient amenées par des courans sous-marins venant des zones polaires ; mais la solution même complète de ce point de théorie, serait loin d’enlever tout intérêt aux observations que nous recommandons ici. Qui ne voit, par exemple, que la profondeur où l’on trouvera le maximum de froid, nous dirons plus, tel ou tel autre degré de température, doit dépendre, sous chaque parallèle, d’une manière assez directe de la profondeur totale de l’Océan, pour qu’il soit permis d’espérer que cette dernière quantité se déduira tôt ou tard de la valeur des sondes thermométriques ?

Jonathan Williams reconnut que l’eau est plus froide sur les bas-fonds qu’en pleine mer. MM. de Humboldt et John Davy confirmèrent la découverte de l’observateur américain. Sir Humphry Davy attribuait ce curieux phénomène, non à des courans sous-marins qui arrêtés dans leur marche remonteraient le long des accores du banc et glisseraient ensuite à sa surface, mais au rayonnement. Par voie de rayonnement, surtout quand le ciel est serein, les couches supérieures de l’Océan doivent certainement se refroidir beaucoup ; mais tout refroidissement, si ce n’est dans les