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vive du projectile au volume de l’impression, on déduit des expériences les valeurs suivantes :

Bois de sapin.
K = 3 940 000.
Maçonnerie de moellons avec la chaux de Metz.
K = 4 620 000.
Bois de chêne.
K = 6 020 000.
Calcaire oolithique de Metz.
K = 8 350 000.
Plomb.
K = 22 150 000.
Fonte.
K = 164 600 000.

« Jusqu’à une certaine limite de dureté et de vitesse, le projectile se rompt en se divisant suivant des secteurs sphériques dont l’arête commune de séparation est le diamètre normal du point qui a, le premier, touché le but. Quand le métal du boulet est très dur et cassant, comme la fonte blanche ou mêlée, le projectile ne se déforme pas avant de se rompre. S’il est un peu malléable, comme la fonte grise, le projectile s’aplatit à la partie choquante, s’élargit vers le milieu, et c’est ensuite qu’il se partage en secteurs.

» Quand le corps choqué est très dur, comme la fonte, et que la vitesse d’arrivée dépasse 70 mètres par seconde, le mode de rupture est différent. Alors la partie antérieure du boulet se déforme et devient la base d’un, ou, plus généralement, de plusieurs noyaux coniques, qui s’enveloppent les uns les autres, et dans lesquels les angles des bases et des génératrices diminuent graduellement à mesure que la vitesse augmente. En outre, le reste du projectile se partage autour de l’axe de ces noyaux, suivant des plans méridiens. »

Le travail de MM. Piobert et Morin renverse de fond en comble les espérances que divers officiers avaient conçues sur l’emploi de la fonte comme armature des revêtemens à l’emplacement des brèches, comme massifs d’embrasures, et comme base principale de la construction du matériel d’artillerie destiné à la défense des places. Pour le prouver, il nous suffirait sans doute de dire, qu’en deux coups de boulet de 24 animés de la faible vitesse de 265 mètres par seconde, ces officiers fendirent, sur un mètre de profondeur, un bloc de fonte qui avait 0m,30 de large et un mètre de hauteur. Ajoutons, toutefois, que dans ces expériences, des éclats métalliques volumineux étaient quelquefois lancés à des distances de 30 à 40 mètres.

La chaleur développée au moment de la pénétration d’un projectile dans des pierres calcaires ou dans du mortier, n’a pu être appréciée avec exac-